Épisode 5
le renforcement des inégalités sociales
et des inégalités femmes / hommes
La Start-up Nation ! La France qui entreprend ! Libérer le travail et l’esprit d’entreprise… Autant de slogans issus de son programme et qui conduiront progressivement à détricoter le code du travail, à fragiliser les protections des plus faibles… Juste retour d’ascenseur (?) pour l’investissement des banquiers d’affaires, des fonds de pension ou des start-uppers qui ont financé la création du parti du candidat Macron et qui fera titrer à Marianne en mai 2018 :
Les effets ne tardent pas à se faire sentir… Dès 2018, Marianne titrait : la France de Macron en passe d’abandonner la lutte contre les inégalités ?
Moins de 2 ans plus tard, à la veille du sommet de Davos qui rassemble les grands décideurs économiques et politiques de la planète, Oxfam révèle dans son rapport annuel sur les inégalités mondiales que « les 1% les plus riches du monde possèdent désormais plus du double de la richesse de 6,9 milliards de personnes, soit 92 % de la population mondiale ».
Les femmes en première ligne : victimes des réformes, au front contre le virus !
Oxfam d’ajouter : « Les femmes sont en première ligne des inégalités à cause d’un système économique qui les discrimine et les cantonne dans les métiers les plus précaires et les moins rémunérés, à commencer par le secteur du soin. Celles qui passent des milliers d’heures à s’occuper de nos enfants, de nos personnes âgées, de notre santé, de la propreté de nos lieux de vie, ne sont pas reconnues à leur réelle valeur, quelle injustice ! »
En France, Oxfam demande à Emmanuel Macron de réorienter de toute urgence sa politique en faveur d’une réduction des inégalités, en prenant des mesures qui enrayent la précarité des femmes et en demandant aux ultra riches et aux entreprises de contribuer davantage à l’effort de solidarité :
Autant de sujets portés largement par les organisations syndicales, tout particulièrement dans le cadre de l’intersyndicale FSU/FO/CGT pour le combat contre la réforme des retraites. |
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En France, Oxfam demande à Emmanuel Macron de réorienter de toute urgence sa politique en faveur d’une réduction des inégalités, en prenant des mesures qui enrayent la précarité des femmes et en demandant aux ultra riches et aux entreprises de contribuer davantage à l’effort de solidarité :
- S’attaquer aux inégalités femmes-hommes dans le monde du travail. Notamment :
- En améliorant les conditions de travail et en valorisant les rémunérations dans les métiers à prédominance féminine notamment dans les métiers du soin.
– En sanctionnant les entreprises ne respectant pas l’égalité professionnelle.
– En augmentant significativement la durée du congé paternité.
– En renforçant la transparence sur les écarts de salaires (par quartiles, par pays, par genre). - S’assurer que le système de retraites corrige les inégalités. Notamment :
– En supprimant les systèmes de décote pour les carrières incomplètes et en revenant à un calcul de la pension basé sur les meilleures années pour prendre en compte la réalité de l’emploi des femmes, notamment les carrières hachées.
– En renforçant la cotisation de solidarité prélevée sur les hauts revenus afin de tenir compte de leur espérance de vie plus longue. - Rétablir une fiscalité plus équitable sur les contribuables les plus aisés. Notamment :
– En rétablissant un Impôt sur les grandes fortunes en tenant compte des failles du précédent dispositif et en supprimant le Prélèvement forfaitaire unique (PFU).
– En supprimant les niches fiscales qui bénéficient disproportionnément aux grandes entreprises ;
– En luttant efficacement contre l’évasion fiscale.
Autant de sujets portés largement par les organisations syndicales, tout particulièrement dans le cadre de l’intersyndicale FSU/FO/CGT pour le combat contre la réforme des retraites.
Alors que les femmes sont les premières victimes des réformes néo-libérales (retraites, chômage, loi travail…), elles sont aujourd’hui en première ligne dans la lutte contre le virus. A l’hôpital, 78% du personnel sont des femmes (90% chez les infirmièr-es et les aide-soignant-es). Les proportions sont similaires chez les auxiliaires de vie, caissièr-es de supermarchés…
La crise sanitaire met en évidence, au grand jour, la réalité des inégalités femmes hommes. La presse le met petit à petit en évidence.
Les métiers les plus utiles aujourd’hui sont les moins valorisés socialement et financièrement
La crise sanitaire permet aussi de mettre en évidence le rôle majeur des métiers les moins valorisés pour permettre le fonctionnement de la société. Ces métiers essentiels pour garantir l’approvisionnement en denrées alimentaires, le fonctionnement des commerces alimentaires, l’enlèvement des ordures, … sont pourtant le plus souvent les moins valorisés socialement, les moins reconnus financièrement. Est ainsi mis en évidence le fossé entre deux hiérarchies, celle des rémunérations et celle de l’utilité sociale. Les inégalités se mesurent également en termes de protection. A l’origine de la crise, ces métiers essentiels étaient également le plus souvent les derniers à avoir accès aux équipements de protection individuelle
La sociologue Dominique MEDA explique que « les métiers les plus importants ne sont pas ceux qu’on croyait. Il y a une contradiction énorme entre la hiérarchie des salaires, de la reconnaissance sociale, d’une part, et l’utilité des métiers, d’autre part. Ceux qui sont au front sont certes des professions encore dotées de prestige, comme les médecins et les infirmières, mais il y a aussi en première ligne de nombreuses personnes qui appartiennent aux métiers du care (le soin et le prendre soin, les aides-soignantes, les aides à domicile, les auxiliaires de vie…), ou aux métiers de la vente, du nettoyage, du transport, de la production (les caissières, les livreurs, les transporteurs, les éboueurs…). Une partie de ces métiers sont l’objet d’une faible considération – on parle parfois de métiers peu qualifiés ou non qualifiés. Or, on s’aperçoit que ces activités sont aujourd’hui les plus importantes pour la vie et la survie de la société.
En revanche, de nombreux métiers très prestigieux et extrêmement bien rémunérés ont disparu des écrans et semblent dépourvus de toute utilité immédiate. Le fossé entre les deux hiérarchies, celle des rémunérations et celle de l’utilité sociale, est énorme. Nous redécouvrons l’utilité immense de métiers invisibles, de personnes peu considérées et le plus souvent très mal payées. »
Et la sociologue de conclure son entretien : « Nous devons dès maintenant penser l’après. Au nom de l’urgence sanitaire, des mesures ont été prises en matière de Code du travail. Il est légitime que tout le monde participe à la sortie de cette crise et je dirais même à la reconstruction, tant la comparaison avec la Seconde Guerre mondiale me semble évidente. Mais il faudra que vraiment tout le monde participe. C’est-à-dire non pas seulement les salariés, mais aussi tous ceux qui ont porté cette idéologie néo-libérale, permis de faire du profit comme jamais, de creuser les inégalités, combattu les nouvelles tranches d’impôt sur le revenu… Et plus généralement combattu la légitimité de l’intervention de l’Etat dans la vie économique.
Nous devons absolument et dès aujourd’hui revoir tout cela. »
Il est donc urgent de revoir l’échelle des valeurs, de repenser la répartition des richesses afin de rémunérer correctement, d’offrir des conditions de travail et une juste rémunération aux personnels qui assurent le quotidien de la société.
A commencer par remettre en question la réforme des retraites initiée par ce gouvernement, qui, avec une pension indexée sur les salaires de l’ensemble de la carrière pénalise les carrières les plus précaires, les victimes des accidents de vie, et un financement possible avec un âge d’équilibre ou pivot fait porter le plus gros efforts sur les emplois les moins qualifié : ceux qui commencent le plus jeune, occupent les emplois les plus durs et les moins reconnus seraient ceux qui travailleraient le plus longtemps. STOP !!!