La FSU23, le SNUipp-FSU23 et le SNEP-FSU ont écrit une lettre ouverte aux élus de la communauté de communes Monts et Vallée Ouest Creuse pour leur faire part de leur inquiétudes.
Elle n’a pour l’heure trouvé aucun écho…

     Guéret, le 21 septembre 2017

 

Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les conseillers communautaires

de la communauté de communes

des Monts et Vallées Ouest Creuse

 

Monsieur le président,

Mesdames et Messieurs les conseillers communautaires,

La construction du nouveau centre aquatique et le transfert de la gestion de celui-ci à la communauté de communes a engendré de profondes mutations quant à l’enseignement de la natation au sein des divers établissements scolaires de ce territoire.

C’est en ce sens que nous avons rencontré le Président de la communauté de communes et le vice-président en charge de ce nouvel équipement, M. Tardy, le 22 juin 2017. Lors de cet entretien, nous avons abordé l’évolution des droits d’accès à la piscine pour les élèves depuis le passage d’une piscine municipale à une piscine communautaire en janvier 2016 remettant en cause, dans certains cas, la gratuité (pour les élèves de La Souterraine) ou conduisant à une augmentation de plus de 100 % des droits d’accès en quelques mois. Nous avons également regretté le fait que l’augmentation des tarifs (comme vous pouvez le constater à la lecture du tableau ci-joint) favorise la diminution voire l’impossibilité de l’accès de scolaires à la piscine. Les budgets des écoles et EPLE n’étant pas abondés par les collectivités compétentes, de tels tarifs impactent les budgets de fonctionnement dans leur ensemble. C’est pour ces raisons que la FSU 23, le SNEP et le SNUIPP défendent l’idée d’un fléchage spécifique de subventions pour accéder aux installations sportives.

A cette occasion, nous avons également expliqué à Mrs Lejeune et Tardy que ces nouvelles tarifications allaient remettre en cause l’enseignement de la natation pour les élèves de la communauté de communes et des territoires alentours. Ces décisions sont contraires à la conception du Service Public défendue par la FSU23, le SNEP et le SNUIPP, qui considèrent que ce n’est pas aux élèves, qui par voie de conséquence subissent les difficultés d’accès, de supporter le financement et l’entretien des équipements en particulier des équipements à vocation récréative qui n’apportent pas de plus-value à l’enseignement offert aux scolaires. L’apprentissage de la natation, au sens large, dans le cadre d’un service public de qualité, contribue à la réduction des inégalités. Limiter l’accès des scolaires revient à renvoyer ces apprentissages à la sphère privée. Pour la FSU 23, le SNEP et le SNUIPP, le service public d’éducation doit permettre d’accéder au savoir nager et à la culture commune que constitue l’apprentissage de la natation pour tous les élèves, de la maternelle au lycée.

La FSU23, le SNEP et le SNUIPP pensent que ces questions auraient dû être abordées en amont de la conception de ce bassin.

Une nouvelle délibération (la troisième depuis janvier 2016 !) a de nouveau modifié les droits d’accès à la piscine pour les établissements scolaires qui, loin d’abaisser les coûts inhérents à l’enseignement de la natation, a fixé de nouveaux tarifs prohibitifs (voir tableau joint). Pour un cycle de natation de 12 séances, on peut passer de la gratuité à 1140 € pour une classe du primaire et de la gratuité à 3240 € pour un établissement du secondaire Ces tarifs ont été établis sans consultation des autres collectivités (Communes, Département et Région) qui financent le fonctionnement de ces établissements scolaires et mettent les établissements et collectivités devant le fait accompli en cours d’exercice budgétaire alors même que les enseignements ont été programmés. La FSU23, le SNEP et le SNUIPP redoutent que ces collectivités revoient leur engagement à financer cet enseignement ou du moins, n’accompagnent pas cette hausse colossale. L’enseignement du savoir nager se ferait alors au détriment d’autres activités.

Notre organisation syndicale dénonce également les inégalités territoriales dans l’accès à l’apprentissage de la natation, engendrées par les disparités de choix politiques des collectivités. Ainsi, pour des centres aquatiques offrant les mêmes prestations et gérés par des communautés de communes, à Saint-Léonard de Noblat la gratuité totale pour tous les scolaires a été choisie, et à Aubusson la tarification est de 32€ de l’heure pour trois lignes d’eau.

Pour la FSU23, le SNEP et le SNUIPP, les décisions prises concernant le bassin de La Souterraine aura des conséquences sur la fréquentation du centre aquatique qui pourrait diminuer fortement dans les prochaines années. L’impossibilité de financement de l’enseignement de la natation réduira considérablement la fréquentation des scolaires et donc l’acquisition du savoir nager ainsi que le goût de la pratique de la natation. A plus long terme, ces choix impacteront donc le potentiel de fréquentation de ce bassin par le public.

La FSU23, le SNEP et le SNUIPP pensent qu’une réflexion entre les principaux financeurs (Région, Département, communauté de communes…), à laquelle les représentants du personnel souhaitent être associés, doit être menée rapidement afin qu’une issue favorable à l’enseignement de la natation puisse être trouvée sur le territoire Ouest Creuse.

Sachant pouvoir compter sur une volonté partagée de défense du Service Public d’Éducation Nationale, nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les conseillers communautaires l’expression de nos sincères salutations.