Dans un contexte d’austérité budgétaire, la direction régionale des affaires culturelles de Nouvelle-Aquitaine prévoit de supprimer les subventions pour les interventions d’artistes dans les lycées de la région. Une décision qui suscite l’indignation.
Un plan social qui ne dit pas son nom !
Une décision qui risque de renforcer encore les inégalités territoriales en terme d’accès à la culture !
Vous trouverez, en cliquant ici, l’article complet de France Info à ce sujet : « C’est d’une tristesse absolue » : en Nouvelle-Aquitaine, la suppression d’aides pour les options artistiques au lycée consterne enseignants et artistes
Et, en cliquant là, vous trouverez l’article de La Montagne : Eugène-Jamot. Menace sur l’option théâtre
Le collectif de défense des options artistiques au lycée a rédigé une pétition que la FSU23 vous invite à signer et à diffuser le plus largement possible :
Nous, parents, élèves, enseignants, artistes intervenants, partenaires et citoyens solidaires, apprenons avec stupéfaction l’arbitrage budgétaire de la Direction Régionale des Affaires Culturelles (DRAC) aboutissant à supprimer le financement des artistes intervenants au sein des options artistiques dans les lycées de Nouvelle Aquitaine à partir de la prochaine année scolaire :
“La décision a ainsi été prise d’interrompre le financement des options artistiques facultatives dans les lycées, à compter de la rentrée 2025-2026. Les financements de la DRAC venaient en particulier contribuer à la rémunération d’artistes ou de professionnels du secteur culturel pour les disciplines artistiques non prises en charge par des enseignants formés spécifiquement.” (courrier de la DRAC Nouvelle Aquitaine)
Ces coupes budgétaires concernent les options théâtre, danse, arts du cirque, cinéma-audiovisuel.
En effet, depuis plus de 30 ans, un enseignement artistique à la fois théorique et pratique, fondé sur un partenariat entre enseignants et artistes, existe pour ces disciplines dans les lycées.
L’enseignement artistique optionnel est actuellement organisé sur un partenariat entre professeur et artiste. Ce partenariat est le fruit de la coopération entre les structures culturelles qui mandatent des artistes en activité, soucieux de transmission, et les établissements scolaires. Il est dans les établissements une expression de la collaboration entre le ministère de l’Éducation et celui de la Culture, et de l’importance dans l’éducation d’une formation artistique et culturelle.
Cette éducation s’avère plus facile en milieu urbain et dans des familles plus privilégiées socialement. La présence d’artistes à l’école permet d’œuvrer à une plus grande égalité des chances dans ce domaine. Elle permet aux élèves de ne pas être effrayés par les arts et les artistes, de ne pas croire que cette richesse leur est interdite et plus tard en tant qu’adulte d’oser aller vers une salle de spectacle…
De plus, la présence des artistes au sein de l’école est irremplaçable au sens où l’intervenant porte sur les élèves un regard extérieur à l’institution scolaire souvent émancipateur.
Le partenariat montre aux élèves l’exemple d’une écoute mutuelle, d’une collaboration où l’acceptation des éclairages de l’autre est un fondement : il est la base du travail collaboratif, et a un rôle de formation citoyenne.
Enfin, l’artiste choisi, parce que sa pratique pédagogique se nourrit d’un processus de création en cours, apporte un regard irremplaçable, celui d’un praticien de plateau en réflexion, en création.
Le choix de cesser de financer les options va impacter des milliers d’élèves tout en remettant en question une mission fondamentale des artistes dans le cadre des politiques des droits culturels, politiques mises en œuvre pour ouvrir l’accès à la Culture et aux pratiques culturelles dans leurs diversités au plus grand nombre, sans distinction entre les individus. Les inégalités de territoires risquent d’être accentuées puisque le financement dépendra de décisions locales, voire des finances des établissements.
Par ailleurs, ce choix va à l’encontre même de la volonté exprimée par les textes officiels jusqu’alors :
“Les connaissances acquises par les élèves, loin d’assujettir leur créativité, stimulent, leur imagination artistique, permettent d’approfondir leur rapport à la scène, les encouragent à nourrir leur pratique individuelle et collective, et favorisent chez eux une autonomie croissante dans les croisements qu’ils opèrent entre expérience sensible et réflexion artistique. La double intervention de l’artiste et du professeur est essentielle à une telle dynamique de progression, qui allie plaisir et rigueur.”
(Bulletin officiel du 17 janvier 2019, classe optionnelle de première)
Nous, parents, élèves, enseignants, artistes intervenants, partenaires et citoyens solidaires nous opposons à ces coupes budgétaires qui signent brutalement le désengagement de l’État dans sa politique de démocratisation culturelle mise en place après la Seconde Guerre Mondiale.
Nous demandons à ce que des solutions pérennes soient trouvées dans les plus brefs délais.
Il n’est pas acceptable que des économies soient faites au détriment de notre jeunesse.