En 2010, nous étions tous d’accord pour dénoncer la réforme des retraites de Fillon et Sarkozy qui allongeait la durée de cotisation à 41,5 ans, aujourd’hui à 42 ans. Elle repoussait l’âge légal de départ à la retraite progressivement à 62 ans et à 67 ans pour obtenir une retraite à taux plein. Plus grave, nous pensions tous que cette nouvelle réforme ne permettrait pas de résoudre le financement de nos retraites et qu’elle nous obligerait très rapidement à en rediscuter.
De nombreux témoignages nous réconfortaient. Ainsi Martine, de Lille, déclarait qu’ « aucun autre pays européen n’avait fait une réforme aussi injuste tout en affirmant qu’une réforme était «essentielle», mais que «les efforts devaient être partagés et que les plus fragiles devaient être protégés». Benoît H (qui n’a rien à voir, je crois avec Arthur ou un certain M) y allait de son petit couplet et prétendait que sur un tel sujet, il était «indispensable de passer par la négociation collective». Il reprenait, En 2012 si la gauche revient au pouvoir, «les socialistes et leurs partenaires, sur la question des retraites, du contrat éducatif, du financement de la Sécurité sociale, des salaires, engageront un cycle de négociations de façon à ce que la démocratie sociale joue pleinement son rôle».
Ces « partenaires » défilaient même, à l’époque, avec les organisations syndicales pour se réclamer du changement. A Guéret, il avait même fallu les freiner pour éviter de les voir, tout de rose paré, mener la fronde des opposants à la réforme.
Après le vote de la loi, Martine, toujours de Lille, réagissait dans un communiqué et indiquait « Si victoire il y a, c’est celle de l’injustice, de l’imprévoyance et du mépris ». François H (qui doit avoir un lien de parenté avec Benoît) assurait même qu’ « il y avait une rancune très forte dans le pays ».
Depuis, François a été élu Président de la République et pourtant, aucune fumée blanche n’annonce le changement escompté.
Au contraire, son gouvernement nous annonce que finalement il faudra cotiser plus longtemps (43 ans !) tout en entérinant les bornes de 62 et 67 ans énoncées précédemment. Pire, pour lutter contre les injustices de financement tant décriées en 2010, il annonce une hausse des cotisations retraites pour les salariés et les employeurs… tout en se dépêchant de dire que ces dernières seraient compensées par une baisse des cotisations des employeurs pour la branche famille de la Sécurité Sociale. D’autres mesures de justice sociales avancées en 2010, comme la mise à contribution du capital, sont pour l’instant purement et simplement occultées !